Prologue
J’ai entamé lundi passé (le 13 mars) la restauration du banc de ma Maman, anciennement propriété de sa maman à elle, offerte par son époux voici quelques dizaines d’années.
Il est composé de fonte et de chêne massif, et à déjà été remis en état par le passé à l’aide d’antirouille de marque Hammerite, très performante, et d’un vernis ordinaire.
Les intempéries aidant, le banc étant situé sur le trottoir face à la maison, le vernis s’est écaillé et le chêne à été mis à mal, puis à nu. A tel point que le dossier était irrécupérable.
Démontage des bois
Comme écrit plus haut, ce banc à déjà fait l’objet d’un démontage par mes soins, j’avais alors changé les vis galvanisées par des boulons et écrous en inox, surmontés d’une rondelle.
Le tout se démonte assez rapidement sans outillage spécifique.
J’ai procédé ici par étape : D’abord, j’ai démonté l’assise du banc pour la poncer et appliquer une couche de lasure; Ensuite j’ai démonté le dossier pour remplacer les bois le composant.
Les pieds quand à eux sont toujours restés fixés au trottoir à l’aide de boulons indévissables, décourageant l’un ou l’autre aigrefin de faire main basse sur ce banc à la grande valeur sentimentale hautement esthétique.
Débit et corroyage des bois
J’ai utilisé, pour remplacer les parties vermoulues du banc, des voliges en chêne belge.
Celles-ci étant de faibles largeurs, j’ai corroyé une face et un chant, pour les unir par un collage à mi-bois.
Le collage effectué, j’ai dégauchis à nouveau une face et un chant, avant de les raboter à la section désirée.
J’ai utilisé pour se faire la partie raboteuse du combiné à bois Lurem de mon Papa. Cela m’a d’ailleurs valu une blessure aux doigts due à un nœud vicieux présent dans une volige.
Découpe de la traverse en chapeau de gendarme
Les pièces rabotées aux sections désirées, j’ai tracé, par superposition, les bords de la traverse en chapeau de gendarme (un arrondi) avant de la débiter à l’aide de ma scie sauteuse Festool Carvex. J’ai utilisé pour se faire une lame à débit fine, avec un faible mouvement pendulaire.
La découpe ne décrivant pas une courbe parfaite (ce qui est, entre autres choses, dû à la structure du bois), j’ai poncé celle-ci à l’aide d’un papier au grain grossier afin de dégrossir les défauts, que j’ai fini avec un papier au grain fin.
La coupe homogénéisée, j’ai descendu les pièces à la cave pour y appliquer une lasure de couleur Pin.
Application de la finition
La surface à lasurer n’étant pas très grandes, j’ai choisi de le faire à l’aide d’un pinceau. Dans le cas de grands panneaux à finir, je vous conseille vivement l’utilisation combinée d’un pinceau et d’un rouleau. La taille, la forme et la composante de ceux-ci dépendent du support et du produit à appliquer.
J’ai accroché les pièces à une barre suspendue au plafond à l’aide de esses de boucherie. Cette technique permet de vernir l’ensemble de la pièce en une fois, et assure un considérable gain de temps.
Les traverses comportant des trous, j’ai simplement passé la pointe du esse dans celui-ci; Pour les montants, j’ai enfoncé un clou cavalier au dos de la pièce pour y passer mon attache. j’injecterais ensuite de la lasure dans les trous laissés par les pointes pour éviter de laisser une faiblesse dans la finition des pièces.
Lasure, peinture, vernis, huile ?
La lasure est semblable à un vernis, mais rentre plus ou moins profondément dans le bois. C’est une finition très efficace, mais également très difficile à retirer.
La peinture est une couche superficielle comportant un pigment opaque.
Le vernis est semblable à la lasure, mais crée une couche de finition superficielle à la surface de la pièce, et laisse transparaître le fil du bois, ou la matière qu’il protège.
L’huile est un produit naturel à l’image de la lasure. Elle possède les même propriétés que celle-ci.
Polissage
La finition appliquée, il est d’usage de polir les pièces pour obtenir un fini le plus lisse possible.
Personnellement, j’ai appliqué trois couches successives de lasure afin de bien saturer le bois et assurer un maintien de celui-ci dans le temps, et j’ai poli entre les couches à l’aide de ma ponceuse Festool Rotex en adjonction d’une feuille de papier à poncer d’un grain de 500. La couche finale à été polie avec un grain de 1000 à sec.
Il convient de respecter un temps suffisamment long entre l’application de deux couches. Celles-ci varient selon le producteur du produit, je compte donc 12 heures entre deux couches de finition en phase aqueuse, et 24 heures entre deux couches de finition en phase solvantée.
Remontage
Le banc remonté, celui-ci paraît sortir du magasin ! Il faudra probablement réaliser l’une ou l’autre retouche de lasure ou de peinture dans les mois ou années à venir, voir remplacer toute l’assise du banc, celle-ci étant légèrement vermoulue…
Pour un serrage efficace lors du montage du dossier, j’ai apposé une presse maintenant les montants contre les bords des traverses avant de serrer les boulons fixant le tout sur les pieds en fonte.