La porte est un élément incontournable dans l’architecture, car elle permet d’une part le passage d’une pièce à une autre dans un bâtiment, et d’autre part procure une sécurité et une discrétion quand au contenu de la pièce.

La porte étant la menuiserie la plus présente dans le bâtiment, elle se décline en bien des formes, types et couleurs.
Dans le cas présent, la maison en rénovation où sera posée cette porte était une ancienne fermette, et les propriétaires actuels ont souhaité gardé ce style rustique collant très bien au vécu du bâtiment.
Prologue
On essaye, pour des critères esthétiques évidents du bâtiment, de garder le même style partout dans la maison : Contemporain, rustique, moderne,…
L’essence de bois (ou le matériau dominant) peut ainsi jouer énormément dans la définition de ce style. Le moderne utilisera des métaux brossés et des lignes épurées, le rustique des bois abrupts tels que le chêne, le hêtre, etc.
Dans le cas présent, les désidératas m’était fournis comme suit :
- Le style devait être rustique;
- La porte devait être composée exclusivement de chêne;
- Les coûts de fabrication devaient être maîtrisés;
- Les dimensions de la baie m’étaient également fournies.
C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers une porte à écharpe posée dans un dormant appliqué au mur, dans le but de conserver le maximum de largeur de la baie.
Corroyage et usinage des pièces

La porte étant faite de bois massif, je me suis tourné vers des grumes de chêne, aussi faciles à mettre en œuvre que des voliges avivées, mais bien moins chères.
Après un débit utilisant ma scie circulaire Festool TS55, j’ai laisser les bois sécher une semaine supplémentaire, pour éviter au mieux les déformations résultant des tensions internes au bois.
Les pièces corroyées en voliges de 20 mm d’épaisseur, j’ai établis les plus belles faces, destinées à être tournées vers l’extérieure de la pièce, opposées à l’écharpe et donc plus visibles.
J’ai usiné sur chacune de celles-ci un chanfrein périphérique de 5 mm de hauteur, ainsi qu’une rainure de 10 mm de chaque côté des pièces allant à l’intérieur du panneau et sur un seul côté pour les pièces se situant aux extrémités de la porte.
Montage de l’ouvrant
Les bois correctement usinés, j’ai utilisé les déchets résultant du débit des bois pour confectionner les languettes qui serviront au collage de mon ouvrant de porte.
Un montage à sec à été effectué dans le but de vérifier la planéité de l’ensemble. Après ce test concluant, chaque rainure à été emplie d’un filet de colle, jusqu’à obtenir un panneau en collage fermé.
Je l’ai ensuite mis sous presses : 3 presses plates par le dessous de ma porte, pour le serrage radial du panneau, 3 séries de presses pour le serrage tangentiel (soit à plat).

La colle utilisée est une colle Griffon D4 (polyuréthane). J’ai choisi cette colle pour la solidité qu’elle confère aux assemblages, pour peu que ceux-ci soit parfaitement ajustés. En effet, la colle polyuréthane n’admet qu’un jeu maximal d’un millimètre dans les collages, à défaut de quoi celle-ci va gonfler et ne créera pas de collage solide.
Elle est en outre difficile à mettre en œuvre car plus visqueuse que la colle vinylique blanche, et surtout plus tachante. Le collage de celle-ci se fait en un laps de temps plus élevé (je compte personnellement 24 heures avant un desserrage) et réagis à l’humidité des matériaux.
Après séchage complet seront apposées les traverses et écharpes. Je les ai marquées à l’aide de pointeurs et assemblées par une série de tourillons en bois (un tourillon par lambris), collés sur la face de l’ouvrant.
Montage du dormant
L’ouvrant étant terminé, j’ai pu m’atteler à la construction du dormant de ma porte.
Contrairement à l’ouvrant, le dormant est composé de voliges de 200 mm de largeur et de 40 mm d’épaisseur, cela pour ajouter de la rigidité à la menuiserie finie.
Comptant la largeur finie de ma porte après y avoir ajouté un jeu périphérique de 4 mm, l’assemblage des montants dans les traverses est fait par tenon et mortaises, les montants ayant été posés prioritairement pour renforcer l’effet de hauteur de la porte (la baie faisant 1900 mm de hauteur).
La colle utilisée pour le collage de l’ouvrage est toujours de la colle polyuréthane.
Pose de la quincaillerie

Après la pose de l’ouvrant dans son dormant (tout en respectant l’écart périphérique de 4 mm), j’ai directement apposé la poignée et le verrou, servant de calage pour la pose des charnières.

Vu le débordement de l’ouvrant hors de la battée du dormant, j’ai été contraint d’apposé sur mon dormant deux cales de bois, collées et vissées.
J’ai choisi des vis phosphatées noires (ou vis à montage rapide), communément appelées vis à Gyproc, leur couleur noire mat étant plus dans les tons rustiques de l’ensemble de ma porte que de simples vis zinguées grises ou jaunes.
Dans le but de contrer leur faible diamètre (3,5 x 35 mm et 3,5 x 65 mm), j’ai apposé un maximum de ces vis pour garantir une grande solidité et une durabilité équivalente dans le temps.
Finitions de la porte

J’ai ensuite apporté les dernières finitions à la porte avant la livraison sur chantier.
Cela comprends un dernier ponçage avec un papier très fin (P180), et une vérification que toute la quincaillerie est fonctionnelle.
Pour éviter tout accident de transport, j’ai également apposé un déchet de bois fixant le deux jambages de dormant, dans le but d’éviter que celui-ci ne s’écarte, voire ne s’arrache.
La baie de porte se trouvant dans l’ancienne jonction de deux bâtiment composant la fermette, il existe une marche d’environ 20 cm entre l’un et l’autre. J’ai donc prévu de manière temporaire deux cales de sapin de hauteur moindre, ainsi qu’une série de cales d’épaisseur.
Autrefois, les portes à écharpe était faites de façon à ce que le poids de la porte soit redirigé vers la charnière inférieure de la porte, ce car les colles n’était pas aussi performantes qu’à ce jour.
Aujourd’hui, la technique aurait voulu que mon écharpe soit posée dans l’autre sens, mais la porte se situant à l’extrême droite de la pièce, j’ai préféré cette situation pour donner un sentiment d’agrandissement à la pièce.
Pose de la porte sur chantier

Après avoir déposé la porte à plat sur une couverture propre dans la remorque, nous l’avons hissée à l’étage, en passant par l’échelle. Vu le poids de cette porte il a été justifiable que nous fusse quatre (trois au rez-de-chaussée, un a l’étage) pour monter cet ouvrage d’environ 40 Kg à son emplacement final.
La porte mise en place sur ses cales et tenue contre le mur à l’aide d’un serre-joint, je l’ai mise de niveau ainsi que d’aplomb.
Je l’ai ensuite fixée sur 15 points d’ancrage dans la maçonnerie. Un préforage de 10 mm à été fait avant la pose des vis à fixation directe (vis turbo), dans le but d’avoir un maximum de longueur de tirant (environ 170 mm) et de pouvoir cacher les têtes de ces vis.
La porte a depuis été mise en couleur (une simple lasure de couleur chêne moyen) et un support de chêne massif posé sous la porte. Le plancher n’étant pas exactement de niveau, j’ai entaillé cette marche de 5 mm sur l’extrémité gauche. Elle a elle aussi été fixée à l’aide de vis à béton.
Super beau travail je suis fier de toi
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