Je ne parlerais ici que des systèmes de cloisonnage en bois, étant mon système préféré et jusqu’à présent le seul que j’ai mis en œuvre, mais il existe également des cloisons à base de profilés métalliques pour les cloisons sèches, et sur base d’une maçonnerie de briques, blocs en béton, plâtre ou terre cuite pour les cloisons humides.
En construction traditionnelle, la cloison désigne tout ouvrage séparant deux pièces. Ces cloisons sont parfois porteuses, et sont renforcées en conséquence pour supporter un élément constitutif du bâtiment. Les cloisons ordinaires sont réalisées de façon à être légères pour ne pas surcharger le sol recevant le poids de celles-ci tout en conférent un confort d’utilisation de par leur isolations phoniques et thermiques.
Les cloisons sèches sont celles dont l’âme est assemblée par vissage de matériaux (bois, profilés métalliques) tandis que les cloisons humides sont basées sur des matériaux collés entre eux à l’aide de plâtre, de mortier ou de colle prévue à cet effet.
Cloisons séparatives et cloisons adossées à ossature en bois
A gauche, un mur, à droite, une cloison en bois
Les avantages des cloisons à ossature en bois sont multiples, car il s’agit d’un produit naturel et facilement mis en œuvre. Le bois peut être plus facilement ignifugé que les cloisons en métal (en utilisant de plus grosses sections de bois), qui s’avèrent d’ailleurs moins rigides que leurs concurrentes naturelles.
L’ossature
Comme je l’ai dit plus haut, le cloisonnage en bois est mon système préféré, du fait de sa facilité de mise en œuvre, son confort et sa sécurité d’utilisation.
Moi-même en train de monter une cloison
Une cloison ou un plafond en ossature bois comporte des bois le plus souvent vissés l’un à l’autre pour réaliser une séparation entre deux pièces.
Je monte mes cloisons entièrement à terre avant de les redresser pour les placer à leur place définitive, méthode de construction rapide permettant de rester à terre pour monter la cloison. L’espacement entre les axes des montants est déterminé par la largeur des plaques de recouvrement qui y seront appliquées par la suite. Il est en général de 600 mm, soit environ 550 mm d’espacement entre les bois. J’ajoute également un chaînage dépendant aussi de la hauteur des plaques d’isolation, soit généralement 1,20 mètres.
Il est important de tenir compte des baies éventuelles, avec un jeu suffisant pour la pose du bloc-porte. Il est intéressant de construire une baie rigoureusement d’aplomb pour gagner ensuite du temps lors de la pose des portes, qui peuvent directement être fixées aux montants de la cloison.
Une vue en coupe de la cloison
Avant de relever la cloison, si la cloison est posée sur le sol fini, on apposera un joint de caoutchouc sous toute la longueur de la cloison, ce pour éviter la propagation des bruits de pas, qui se muent en vibration du sol. Dans le cas d’une pose à même le lattage, le joint phonique sera d’une part le tapis étendu sous le futur revêtement de sol, d’autre part le plus petit écart laissé entre la cloison et l’extrémité du revêtement.
La cloison mise en place, on vérifiera à l’aide d’un cordeau que celle-ci n’est pas gauche, et d’aplomb.
L’isolation
L’isolation est une part très importante de la cloison. En effet, c’est elle qui permet d’isoler thermiquement et phoniquement deux ou plusieurs pièces entre elles. Une cloison non-isolée est extrêmement désagréable à l’usage, celle-ci n’arrêtant que très peu des bruits environnants. De plus, la cloison isolée permet quand à elle de chauffer une pièce et pas l’autre sans trop de déperditions de chaleur.
Dans le cas d’une cloison adossée, il est nécessaire d’apposer au mur une membrane d’étanchéité empêchant le passage d’eau vers l’isolant, car un isolant humide isole 14 fois moins qu’un isolant identique mais sec.
Le passage des câbles électriques et autres tuyaux se font dans cette isolation, en laissant autant d’épaisseur isolante que possible. Dans le cas de câbles multi-filaires gainés (par exemple du 3 G 2,5 mm²), je les laisses tel quels dans la cloison. Par contre, dans le cas de câbles mono-filaires (par exemple du 1 G 2,5 mm²), je préfère tuber ceux-ci pour éviter qu’ils ne se déplacent dans la cloison. Les tuyaux sanitaires sont quand à eux idéalement coincés dans les traverses des cloisons, entourés d’isolant pour éviter la transmission de bruit par vibration.
Il existe une multitude d’isolant utilisables dans une cloison, tous disponibles en panneaux rigides, nécessaire pour le montage vertical (qui empêche le tassement) et convenant parfaitement pour une mise en œuvre intérieure :
Laine de roche
Laine de bois
Ouate de cellulose (papier)
Fibre de textile recyclée
Laine de chanvre
Les isolants en panneaux étant plus rigides, ils se découpent assez facilement à l’aide d’un vieux braquet. Pour ma part, j’ai fais l’acquisition d’une scie à main de marque Werckmann dans la chaîne de magasins Action. La lame de celle-ci n’est pas de grande qualité, mais est suffisante pour la coupe d’isolants.
Il ne faut pas oublier que l’isolant doit légèrement serrer dans la cloison, pour éviter les ponts thermiques. Il convient donc de réaliser des débits 2 à 3 centimètres plus larges.
Pour des raisons évidentes de sécurité, on ne doit en aucun cas réaliser une isolation à l’aide de papier, textiles, paille ou autres matériaux inflammables !
La gaine technique
On peut éventuellement prévoir la création d’une gaîne technique, ce qui permet de ne pas passer ses câbles électriques et tuyaux sanitaires dans l’isolation. Elle est parfois nécessaire si des tuyaux de diamètre conséquent doivent transiter par les cloisons (comme par exemple une évacuation de hotte, d’eau usée,…)
L’avantage de cette méthode est que l’isolation est d’épaisseur égale partout, néanmoins cette méthode réduit le volume de la pièce. Il est bon de calculer au préalable la perte de volume habitable :
Si une cloison de 100 mm d’épaisseur est réalisée sur un mur de 2,5 mètres par 5 mètres de longueur, la perte d’espace est de 1,25 m³, soit le volume d’une table de 4 personnes.
Le parachèvement
Généralement, les cloisons intérieures sont recouvertes de plaques de plâtre. Il s’agit d’une feuille de plâtre de quelques millimètres d’épaisseur entourée d’une feuille de carton pour la plaque basique. Il existe des modèles hydrofugés, ignifugés, plus ou moins épais, plus ou moins flexibles, et, dernier point mais non le moindre, traitée au plomb pour arrêter les radiations.
Une cloison recouverte de panneau OSB
J’ai pris pour habitude de recouvrir les intérieurs de pièces de vie (comme une chambre, un living, une cuisine,…) avec un panneau OSB, pour augmenter la rigidité de l’ouvrage, mais surtout permettre la tenue de clous et de vis destinés à tenir des cadres et autres accessoires. Il est intéressant de coller le parement final sur ce panneau, afin de ne pas avoir à le soutenir pendant le vissage.
Des vis phosphatées
Dans les autres cas de cloisons, suivant la situation, la plaque de plâtre adéquate sera utilisée : Hydrofugée verte pour les pièces humides (éventuellement en adéquation avec un panneau OSB, qui est un pare-vapeur), ignifugée rouge pour les cloisons retardatrices de feu,…
Elle sera fixée à l’aide de vis à montage rapide ou vis à Gyproc. Elles sont noires mat, tout comme celles que j’ai utilisées dans le montage de la quincaillerie de la porte à écharpe. Ces vis sont posées tout les 30 centimètres, soit, entre autres, la longueur de ma visseuse.
Une bande d’armature
Ensuite viendra la pose d’une bande d’armature pour joints de plaques de plâtre, qui sera directement enduite de plâtre fin appelé joint filler. Attention à ne pas appliquer une trop grosse couche de plâtre en une fois, ce qui risquerait de ne pas tenir.
Après le séchage du plâtre, il sera poncé, et une deuxième couche sera appliquée et poncée après le séchage de celle-ci.
Pour un gain de temps lors du ponçage, j’utilise la Festool Rotex 150 en addition d’un aspirateur. Un grain de 120 à 180 sur le réglage fin est suffisant pour obtenir une belle finition.
La cloison pourra ensuite être recouverte d’une couche d’accrocheur si elle est sensée être peinte, ou recouverte de papier peint.
Début du cloisonnage
La même cloison, parachevée
La même cloison, finie
Un lambris synthétique
Il n’est pas rare que les cloisons soient recouvertes d’une série de lambris, ajouré ou non. Celle-ci est facilement mise en œuvre, par un usinage en rainure et languettes et de la colle pour certains, ou une fixation à l’aide de clous ensuite enduits pour les modèles ajourés.
Un lambris composé de pièces de bois récupérées (des anciennes palettes, par exemple) constitue une alternative économique et design pour le bricoleur averti.
Plafonds et faux-plafonds à ossature en bois
Les plafonds et faux-plafonds à ossatures bois sont, à l’image des cloisons, à base de bois massifs. La différence est qu’une seule face de ceux-ci est parachevée.
Un plafond est directement placé sous un gîtage ou un toit, tandis qu’un faux-plafond est placé sous le plafond original, généralement pour une question de hauteur de pièce ou de mauvaise isolation.
Ossature
Un plafond en ossature bois
Dans le cas d’un plafond ou d’un faux-plafond, j’ai pour habitude de caler des lattes à la hauteur finie (à laquelle j’ajoute l’épaisseur du parement) sur le gîtage ou les hourdis.
J’utilise pour mes plafonds des voliges de hauteur définie par l’épaisseur d’isolation à appliquer et des lattes de charpenteries traitées dont les sections avoisinent 25 mm x 35 mm. La largeur de celles-ci permettent à la latte de ne pas se fendre, et l’épaisseur réduite d’obtenir un bon compromis entre le tirant des vis et la perte de hauteur, tandis que les voliges permettent le calage de l’isolant. Le rattrapage du niveau se fait dans un premier temps sur les voliges, puis sur les lattes.
Dans le cas d’un plafond à abaisser, il convient de tirer des chandelles, sorte de montant fixé aux boiseries de la charpentes ou du gîtage si l’espace perdu est assez réduit, soit de réaliser un nouveau gîtage. On voit sur la photo ci-contre que la méthode utilisée est la première, étant donné que le plafond à été monté juste en dessous de la pente du toit.
L’espacement des traverses d’un plafond ou d’un faux-plafond sont de la moitié de la largeur d’un panneau de finition, pour obtenir une meilleure fixation. Les vis seront posées tout les 30 centimètres, comme dans les cloisons.
Isolation
L’isolation d’un plafond ou d’un faux-plafond est également indispensable à la qualité d’utilisation du bâtiment. Ils sont les même qu’utilisés dans les cloisons, mais peuvent être sous forme de matelas, étant donné le faible tassement quand ceux-ci sont placés à l’horizontal.
Laine de chanvre
Fibre textile insuflée
Laine de roche
On prêtera également une grande attention à serrer l’isolant entre les voliges du plafond ou du faux-plafond.
Pour des raisons évidentes de sécurité, on ne doit en aucun cas réaliser une isolation à l’aide de papier, textiles, paille ou autres matériaux inflammables récupérés ou ne possédant pas le marquage CE !
Parachèvement
Un plafond recouvert de plaques hydrofuges
Le parachèvement est identique aux cloisons.
Aspirant à la régularité, j’aime apposer des plaques de plâtre sur les aires horizontales de mes cloisons et des lambris sur les obliques.
Les matériaux sont sensiblement identiques aux parements de cloisons, même si je recommande la pose d’une plaque plus rigide et plus épaisse au plafond.
Dans le cas du couloir adjacent à la pièce humide que j’ai parachevé au domicile familial, j’ai posé des plaques de 9,5 mm d’épaisseur au mur, mais de 12,5 mm d’épaisseur au plafond.
Il ne faudra pas oublier de percer et passer les câbles destiné à l’alimentation électrique de points lumineux dans la pièce. On essaye en général de fixer un crochet dans une latte ou une volige pour la fixation de la décoration du point lumineux (lustre ou autre).
Le fil rouge sur le bouton rouge… – La 7e Compagnie
Les câbles électriques sont reconnaissables à leurs couleurs :
– La phase(soit le +, également orange, mauve ou noir);
– Le neutre(soit le –);
– La mise à la terre.
Même si elle n’est pas utilisée, la mise à la terre doit être présente à chaque élément électrique (et isolée).
En cas de doute concernant l’électricité, je vous conseille vivement de faire appel à un électricien diplômé.
Bonjour,
Merci pour cet article bien écrit et donc agréable à lire.
J’ai plusieurs questions, vous recouvrez parfois vos cloisons bois d’une couche de plâtre. Quelle intérêt en ce cas de faire une cloison bois plutôt que de faire directement la cloison en plaque de plâtre ?
Autre question quel bois utiliser vous pour l’ossature avant doublure OSB (MDF, contreplaqué ou aggloméré) ?
Enfin lorsque vous faite que en bois, comment faite vous le jointoiement des plaques de bois OSB ?
Et que conseillerez vous pour un jointoiement de plaque de MDF ?
Merci, mais je devrais à terme revoir la technique expliquée dans cet article en fonction de l’évolution de mes compétences 😉
J’ai plusieurs questions, vous recouvrez parfois vos cloisons bois d’une couche de plâtre. Quelle intérêt en ce cas de faire une cloison bois plutôt que de faire directement la cloison en plaque de plâtre ?
➔ Je suppose que vous parlez de blocs de plâtre du type Ytong; Personnellement je n’aime pas travailler les pâtes type plâtre/ciment/béton. C’est un choix; Aussi, je pense que les deux méthodes sont bonnes.
Autre question quel bois utiliser vous pour l’ossature avant doublure OSB (MDF, contreplaqué ou aggloméré) ?
➔ L’ossature doit être faite en bois massif (ou équivalent : Lamellé-collé,…) et dimensionnée en fonction de la destination de cette cloison : Il existe des règles de calcul si votre cloison doit supporter un étage, etc. Pour ma part je n’utilise que les bois calibrés « SLS » (Scandinavian Lumber Standard) qui sont séchés et rabotés sur 4 faces.
Ensuite, vous pouvez placer votre parement.
Enfin lorsque vous faite que en bois, comment faite vous le jointoiement des plaques de bois OSB ?
➔ Généralement ceux-ci ont un assemblage de type rainure/languette, qui est propre à la marque. L’idéal est de mettre un cordon de colle entre chaque panneau, et de toujours placer les panneaux de façon à avoir la languette « vers le haut », que ce soit en intérieur ou en extérieur.
Et que conseillerez vous pour un jointoiement de plaque de MDF ?
➔ J’utilise uniquement du panneau hydrofugé (vert, plus dense) qui a une tendance moindre aux mouvements dimensionnels. Il faut tenir compte d’un joint de dilatation d’environ 2 à 3 mm par panneau avec un chanfrein sur chaque bord, et enduire cet écart de plâtre de jointoiement. Cette méthode permet de se passer d’OSB tout en rigidifiant la cloison.
Bonjour,
Merci pour cet article bien écrit et donc agréable à lire.
J’ai plusieurs questions, vous recouvrez parfois vos cloisons bois d’une couche de plâtre. Quelle intérêt en ce cas de faire une cloison bois plutôt que de faire directement la cloison en plaque de plâtre ?
Autre question quel bois utiliser vous pour l’ossature avant doublure OSB (MDF, contreplaqué ou aggloméré) ?
Enfin lorsque vous faite que en bois, comment faite vous le jointoiement des plaques de bois OSB ?
Et que conseillerez vous pour un jointoiement de plaque de MDF ?
Bien cordialement,
Nicolas
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Bonjour,
Merci, mais je devrais à terme revoir la technique expliquée dans cet article en fonction de l’évolution de mes compétences 😉
J’ai plusieurs questions, vous recouvrez parfois vos cloisons bois d’une couche de plâtre. Quelle intérêt en ce cas de faire une cloison bois plutôt que de faire directement la cloison en plaque de plâtre ?
➔ Je suppose que vous parlez de blocs de plâtre du type Ytong; Personnellement je n’aime pas travailler les pâtes type plâtre/ciment/béton. C’est un choix; Aussi, je pense que les deux méthodes sont bonnes.
Autre question quel bois utiliser vous pour l’ossature avant doublure OSB (MDF, contreplaqué ou aggloméré) ?
➔ L’ossature doit être faite en bois massif (ou équivalent : Lamellé-collé,…) et dimensionnée en fonction de la destination de cette cloison : Il existe des règles de calcul si votre cloison doit supporter un étage, etc. Pour ma part je n’utilise que les bois calibrés « SLS » (Scandinavian Lumber Standard) qui sont séchés et rabotés sur 4 faces.
Ensuite, vous pouvez placer votre parement.
Enfin lorsque vous faite que en bois, comment faite vous le jointoiement des plaques de bois OSB ?
➔ Généralement ceux-ci ont un assemblage de type rainure/languette, qui est propre à la marque. L’idéal est de mettre un cordon de colle entre chaque panneau, et de toujours placer les panneaux de façon à avoir la languette « vers le haut », que ce soit en intérieur ou en extérieur.
Et que conseillerez vous pour un jointoiement de plaque de MDF ?
➔ J’utilise uniquement du panneau hydrofugé (vert, plus dense) qui a une tendance moindre aux mouvements dimensionnels. Il faut tenir compte d’un joint de dilatation d’environ 2 à 3 mm par panneau avec un chanfrein sur chaque bord, et enduire cet écart de plâtre de jointoiement. Cette méthode permet de se passer d’OSB tout en rigidifiant la cloison.
En espérant avoir pu vous éclairer,
Thibault Florkin ● Artisan Menuisier
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