Réalisation d’un plateau de table

Prologue

C’est pour un ami que j’ai aujourd’hui réalisé un plateau pour une ancienne table de jardin aux pieds en fer forgé. La tablette originelle, un collage de sapin lamellé-collé, n’a pas résisté aux afres du temps et c’est la raison pour laquelle il m’a été demandé de réaliser une nouvelle tablette en un imputrescible et résistant.

ipé arbre


Choix des matériauxTable_de_jardin_ipé_5

Comme dit ci-dessus, nous avons porté notre choix sur l’ipé. Imputrescible, présentant peu de mouvements dimensionnels et étant esthétiquement plaisant. À terme, il devrait en effet présenter une teinte grise claire en remplacement à sa face chocolatée.

Néanmoins exotique (et donc importé de forêt dont la gestion pourrait laisser à désirer), très dur et plutôt abrasif, il reste une essence de bois idéale pour la réalisation d’ouvrages de ce type, en extérieur.

L’ipé, scientifiquement nommé Tabebuia, est un bois originaire d’Amérique du Sud, généralement du Brésil. Brun, au duramen parfois jaune ou verdâtre, avec des traces plus claires.

Il s’agit d’un bois très dur (densité d’environ 1000 Kg par mètre cube), très stable (mouvements de l’ordre de 1 à 2 pourcents) au grain fin, permettant ainsi une belle finition. Sa poussière est toxique, il est donc fortement conseillé d’utiliser une bonne aspiration; Il est aussi intéressant d’utiliser un angle d’attaque réduit évitant le contre-fil et de préforer avant le vissage.

L’ipé est très souvent disponible en Belgique sous forme de lames de terrasses, usinées ou de lambourdes avivées destinée à l’ossature des-dites terrasses. Il existe également en sections avivées moins courantes, destinées à d’autres ouvrages.


Débit des pièces

Table_de_jardin_ipé_6Sur base de lames de terrasses avec des faces lisses, j’ai réalisé mon plan de débit en me basant d’une part sur la longueur disponible, d’autre part sur les dimensions approximatives de l’ancien plateau de la table.

L’idée était de réaliser une ceinture, à l’indentique de ma table de salon en bois de bout, en utilisant deux planches au ton identique, et d’y incorporer des lames à la manière des terrasses en bois. Tout ceci faisant en essayant d’avoir le moins de chutes possibles pour rentabiliser au maximum les matériaux disponibles.

J’ai utilisé pour débiter ces planches une lame fraîchement affûtée, ce qui n’a pas empêcher le marquage de traces de brûlure sur les bois, du fait de la dureté de ce dernier.


Usinage des pièces

Table_de_jardin_ipé_7

Après avoir débité et vérifié les coupes de la ceinture, j’ai repéré mes pièces (ceinture et lattes) et marqué les assemblages à réaliser à la Domino.

Il faut tout d’abord savoir que les dimensions commerciales des bois vendus actuellement sont tombée de scie : En effet, une pièce de 200 millimètres de larges, refendue avec une lame de 4 millimètres d’épaisseur, donnera au final deux pièces de 98 millimètres de largeur, vendues comme 100 millimètres. De là, j’ai effectué le calcul suivant :
Largeur disponible – 4 * largeur d’une lame.
Ainsi, le résultat est le jeu admissible entre chaque lames.

Deux solutions sont envisageables, ici :

  • Aléser les trous pour permettre un jeu si la justesse des traits ou du fraisage n’est pas excellente. Par contre, cette méthode rend difficile le collage de la ceinture, les pièces seront difficiles à ajuster correctement;
  • Fraiser juste, ce qui demande par contre une grande précision. Ici, il est intéressant d’utiliser du tape à peindre et deux équerres à 45° et 90°. Évidemment, il faut sectionner le tape au niveau de l’assemblage avant le fraisage…

Montage de la tablette

Il est logique de commencer par une extrémité de la largeur pour monter cette tablette; Ainsi, j’ai encollé chacun des Dominos et chacunes des faces en contact avec de la colle polyuréthane avant d’assembler celles-ci.

L’ensemble du plateau assemblé, j’ai serré. Pour éviter des ajustements difficiles, j’ai serré l’ensemble sur deux points en longueur et deux points en largeur : En répartissant la force de serrage, les assemblages se ferment en gardant de beaux arasement. Il suffit ensuite de poser les lames de soutien perpendiculairement.

Cela fait, j’ai foré chacunes des lames pour y insérer des vis cachées par des bouchons en ipé, collés eux aussi à l’aide de colle polyuréthane. Ils seront ajustés et serrés à l’aide d’une longue cale pour éviter que la colle ne fasse sortir le bouchon en gonflant.


Pose de la tablette sur le pied

Table_de_jardin_ipé_2Le pied, en fer forgé, s’appliquait sous la table et était vissé sur le plateau.

Les montants des pieds sont plus courts d’environ 2 centimètres, tandis que les contreforts peuvent quand à eux s’appliquer sans espacement.

J’ai centré sous la table deux longueurs de lame de terrasse pour y fixer les pieds, et j’ai ensuite centré le pied de la même manière, que j’ai fixé à l’aide de vis en inox de 35 et 20 millimètres de longueur.


Finitions

L’ipé est un bois très dur permettant une belle finition, mais a la fâcheuse tendance à bourrer facilement les abrasifs.

Il était entendu ici de le laisser vieillir naturellement pour le voir se griser, ce qui nécessitera probablement un ponçage au sortir de l’hiver, mais il peut être également intéressant de saturer celui-ci avec un produit de finition adéquat, pour qu’il garde sa teinte brune chocolatée.

Quoi qu’il en soit, le rendu est très lisse et mat, ce qui fait de cette table une (lourde) réussite.

Table_de_jardin_ipé_1
« Et que nos ennemis de vieillissent pas ! »

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