Prologue

C’est grâce à un site d’économie collaborative que j’ai pu prendre part à ce projet, en collaboration avec ma cliente.
La chambre à coucher est une pièce importante dans notre vie, tant au niveau biologique que psychologique : En effet, nous y passons en moyenne 219000 heures au cours d’une vie, soit environ 25 ans. Autant donc s’y sentir chez soi !
Du point de vue psychologique, on conseille plutôt des couleurs douces que des tons durs, le bois massif entrant donc dans la composition d’une pièce reposante.
Avant-projet
C’est sur base de croquis fourni par la future bénéficiaire des travaux que j’ai pu annoter mes réflexions concernant le travail à réaliser, ses modalités et contraintes.
Ici, la principale contrainte était la présence de murs anciens, des briques assemblées à l’aide d’un mélange de sable et de chaux. D’une part, les joints de ces murs n’ont plus aucune structure propice au vissage, d’autre part ils ne sont généralement pas droits.
Il était ici question de réaliser des tablettes en bois massif pour coller au style dicté par les modules IVAR de la firme Ikea, qui sont à base de pin Douglas massif. J’ai rapidement détourné la réflexion sur des tablettes réalisées par mes soins, en sapin rouge scandinave, leurs dimensions et sections étant alors modulables à volonté.
Suivant ces paramètres, nous en sommes arrivés à nous accorder sur le plan technique affiché ci-dessous.
Débit, corroyage et rabotage des bois
Pour une question de rapidité d’exécution et surtout de qualité des bois, j’ai opté pour des SLS, le cousin du CLS (pour Scandinave / Canadian Lumber Standards), généralement droits, secs et de plus belle figure que le résineux de nos contrés.
Après avoir découpés mes pièces de 3,3 mètres en longueurs utiles (soit 1,6 mètres), j’ai dégauchi une face et un chant.
La largeur étant plus importante que la hauteur, j’ai essentiellement raboté mes bois en épaisseur pour faire disparaître les quarts de ronds usinés aux coins. Ainsi, je respecte l’épaisseur provisoire nécessaire de 31 millimètres, tout en gardant une largeur permettant le moins de pertes possibles.
Encollage et préparation des tablettes
L’ensemble des pièces rabotées, j’ai trié les pièces des petites et grandes tablettes, et dans celles-ci, les plus belles faces pour en faire les faces visibles, en veillant à une bonne alternance des cercles annuels.
Cela fait, j’ai annoté mes futurs panneaux des signes d’établissement usuels, en plus du numéro de panneau. En vue de l’usinage de la micro-denture, j’ai marqué les faces à assembler pour éviter les erreurs de façonnage.
Repérage des pièces sur les murs
L’attention est ici portée sur l’espacement entre les faces des tablettes, de 370 millimètres, soit 340 millimètres utiles, largeur suffisante au rangement d’une farde, par exemple.
Ainsi, j’ai repéré l’ensemble des dessous de mes tablettes, étant aussi le dessus des équerres. De là, j’ai posé mes équerres, et repéré les bosses et angles des murs, pour le découpage ultérieur.
Il est important ici d’essayer de forer dans les briques plutôt que dans les joints – chose plus facile à dire qu’à faire. Comme dit plus haut, le soucis ici était la faible tenue du mur, j’ai donc énormément chipoté pour fixer solidement mes équerres.
Également, il est très important de tenir compte de l’épaisseur des murs pour éviter de passer au travers de ceux-ci…
Pose des tablettes et des meubles
J’ai utilisé la méthode de la pose/dépose pour les tablettes, étant donné les découpes à réaliser dedans.
Tout d’abord, j’ai mon angle à la fausse équerre, que j’ai reporté et découpé. Ici, le mur de cloison était relativement droit et ne demandait donc pas de découpe courbe pour s’ajuster, mais ça aurait pu être le cas.
Ensuite, j’ai repéré les bosses et creux du mur, à hauteur de la tablette. Il suffit de mettre la tablette en position et de tracer un trait parallèle au mur sur cette dernière. Quand la tablette s’ajuste parfaitement, on peut réaliser la découpe à l’angle de la cheminée, à droite sur la photo.
J’ai avancé selon cette méthode pour la tablette suivante, puis j’ai fixé mon premier meuble au mur, celui-ci étant ajusté avec la troisième tablette.
La tablette supérieure est quant à elle fixée dans l’axe du meuble, ainsi qu’au bas des deux meubles fixés sur l’autre mur.
Sous ces derniers viennent s’ajuster deux autres meubles, également ajustés au point bas de la deuxième tablette, pour créer un bel ensemble.
L’ensemble des meubles et des tablettes sont fixés entre eux chimiquement et mécaniquement, méthode n’admettant pas de rupture.
Raccordement électrique
Les tablettes et les meubles posés, j’ai ensuite raccordé électriquement mes prises, en prenant soin de mettre le circuit hors tension !
Il s’agit ici d’un blochet à quatre places, avec 3 prises ordinaires (2 pôles et une terre), et un chargeur USB. Celui-ci se raccorde à une phase et un neutre, à l’identique d’une prise. Le câble de terre doit être légalement présent mais isolé.
À cet ensemble s’ajoute un ruban de LED, le tout étant joint sur un même câble dans une boîte de dérivation, accessible par le dessous de la tablette. Ce câble, d’une section de 2,5 mm², court au travers du plafonnage du mur, jusqu’à l’ancienne prise, remplacée elle également par une boîte de dérivation étanche (car noyée dans le plafonnage).
Les prises sont surmontées de caches et d’enjoliveurs de marque Niko Intense Anthracite, pour marquer une rupture avec les tons clairs rougeâtres du résineux.
Finitions
Vient ensuite la pose des façades et leur réglage. L’idéal est d’avoir un alignement parfait dans les deux plans, même si la qualité de la quincaillerie fournie ne le permet pas toujours.
Après un bref ponçage à l’aide de la petite ponceuse Delta de Festool, l’ensemble est prêt à recevoir un traitement de finition adéquat.
Attention toutefois que les pièces n’étant pas sous tension (donc les tablettes intérieures et les façades) doivent être traitées sur l’ensemble de leurs faces pour éviter les mouvements !