Réalisation d’une boîte aux lettres

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Je pense, à juste titre me semble-t-il que le bois est cadeau. Un cadeau dans sa grande variété de tons, variétés, propriétés, dans sa chaleur, dans ses innombrables utilités, dans ses infinies possibilités…

L’ouvrage ici prends lieu et place de l’ancienne boîte aux lettres de la Tour Romane, réalisée par un assemblage de panneaux, mainte fois vandalisée…

Il est indispensable d’avoir un « récipient » aux dimensions définies par les firmes distribuant le courrier, à rue, portant le numéro du bâtiment, ainsi qu’éventuellement le nom de la personne morale ou des habitants de ce dernier. Dans ce cas, il s’agit bien évidemment de l’association Syndicat d’Initiative d’Amay.

Pour la Belgique, selon les directives européennes en vigueur, Bpost exige une boîte à rue (ou dans un hall accessible par le facteur dans les bâtiments de plus de 4 appartements), pourvue d’une ouverture d’au moins 230 millimètres de largeur pour 30 millimètres de hauteur, située à une hauteur de 700 à 1700 millimètres du sol, pouvant recevoir une enveloppe au format C4.

Le numéro doit également être visible et lisible depuis la voirie; Une procédure est bien évidemment prévue en cas de manquement à l’une ou l’autre règle.

Sachant cela, nous avons régulièrement dû refixer cette boîte, arrachée de son socle, jetée dans le buisson adjacent,… , pour seoir aux exigences. Je tiens également à mentionner les travailleurs de la commune d’Amay, qui eux également ont passé énormément de temps à remettre en place cette boîte avec les moyens alloués…


Avant-projet

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L’impératif du travail était de le penser et de le réaliser suffisamment solide que pour éviter pareil mésaventure à l’avenir…

C’est donc presque naturellement que j’ai mis à profit les déchets d’afzélia, tirés de la cuisine équipée réalisée il y a quelques mois, pour réaliser cela.

Par manque de matière, seul le fond aura été réalisé sur base d’un panneau OSB de 12 millimètres doublé, traité au Bio-Carbonil, le tout collé avec de la colle polyuréthane, et fixé avec des vis en inox. Le bois, étant imputrescible, ne nécessite aucun traitement.


Débit, corroyage et rabotage des boisIMG_20171110_172350

L’afzélia étant un bois exotique dur relativement agressif, la quasi-totalité de mes pièces n’était plus tout à fait droites, j’ai donc pris le loisir de dégauchir, raboter, usiner, coller et enfin débiter les pièces nécessaire.

Les pièces ayant déjà été mise en oeuvre une première fois, j’ai très peu raboté, ce qui confère une solidité de par l’épaisseur disponible.

J’ai également veillé à éliminer d’éventuels déchets ou minimiser certains défauts comme des torsades dans le fil. En effet, le bois collé sera soumis aux conditions climatiques d’extérieurs, il convient donc de le préparer au mieux pour éviter au maximum les mouvements dimensionnels.


Débit des pièces

La boîte ici se décompose en une succession de deux côtés, une face et un dos, ainsi qu’une traverse supérieure faisant office de couvercle ainsi qu’un socle en OSB, intégré dans une battée.

La particularité se situe au niveau de l’ajustement des montants sur le dessus : Les pentes varies mais doivent tout de même si situer dans le même plan. Ainsi, cela promet quelques découpes à la scie plongeante, mais surtout pas mal de rectification au ciseau…

La battée sur la partie basse à été usinée à la toupie, les pièces placée face intérieure sur la table, l’ouverture sur base de deux perçages de 35 millimètres distants de 210 millimètres, reliés par deux traits à la scie sauteuse, ce qui permet à l’ouvrage d’être aux normes. Un petit quart de rond à la fraise à roulement et le tout est ensuite prêt pour l’assemblage.

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Assemblage

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J’ai décidé d’assembler les parois de cette boîte aux lettres à l’aide d’une queue d’aronde, d’une part pour la solidité reconnue de ce type d’assemblage, d’un autre côté pour la prouesse que cela représente… Même si au final, cela n’est pas visible.

Les faces et dos sont les pièces usinées comme pièces mâles, soit celles ayant la queue d’aronde, tandis que les côtés eux sont fraisés pour recevoir cet assemblage. Le tout multiplie la surface de collage finale, permet un jeu de réglage du collage en hauteur et confère une grande résistance à l’arrachement, même sans collage.


Finitions

Ma boîte assemblée et collée, j’ai entamé les finitions sur celle-ci. Les directives européenne impose le numéro de bâtiment et conseille la présence du nom de l’habitant, j’ai donc fraisé ces données sur la face avant de la boîte à l’aide d’une fraise pointue montée sur ma défonceuse OF1010.

Pour réaliser ceci, il est bien sûr indispensable d’avoir une bonne dextérité avec cette petite machine très maniable mais pourtant un peu traîtresse, mais également de savoir exactement ce qu’on souhaite obtenir comme résultat, et utiliser l’éternel tape à peindre.

Le fraisage réalisé avec une faible profondeur (2 à 3 millimètres suffisent), il suffit de retirer le papier-cache et de poncer brièvement l’ensemble. Ici, la grande dureté du bois impose l’utilisation progressive d’abrasifs fins : De 120 pour le dégrossissage d’arraches et de contre-fil à 400 pour la finition brillante et lisse, le tout sur la ponceuse roto-excentrique Festool Rotex.


Pose

Nous avons tout d’abord récupéré les pattes métalliques de fixation de l’ancienne boîte, réappliquée sur notre ouvrage à l’aide d’un filet de colle multi-matériaux et de vis en inox.

L’utilisation de ces pattes permet un effet de levier maintenant la boîte aux lettres en place, dans les trois dimensions, ce qui nécessitera une grande force, ou un peu de jugeote pour la déchoir de son emplacement.

Nous avons utilisé d’une part une colle multi-matériaux pour coller autant les pattes sur la boîte que les pattes sur le socle en béton, mais également la boîte sur le socle en béton et le pignon de la maison adjacente. D’autre part, des vis turbo maintiennent les jambages métalliques récupérés. J’ai également poussé le zèle à utiliser un scellement chimique dans chacun des trous de vis.

Cela fait, j’ai percé le trou du cylindre de serrure, et appliqué celle-ci; C’est à Monsieur le Président qu’est revenue la garde de la clef du mécanisme gardien du courrier. Les vis étant protégées et l’inox coûteux, j’ai apposé des vis ordinaires pour maintenir la serrure à l’intérieur de la boîte.


Finitions post-pose

Dans quelques semaines, lorsque les intempéries auront fait leur oeuvre, je poncerais légèrement la boîte à l’aide de ma ponceuse vibrante Festool DTS 400 pour éviter un trop grand relevé de fil, et ainsi permettre au porteur du courrier de garder ses doigts intacts… D’ici-là, la boîte devra avoir été délavée par la pluie, probablement rodée par des imbéciles également…

…Qwand minme, si i n’a tot quî l’fé potchî èvôye dî s’plèce, djî m’vå sacrimènter è m’disdjurer ma djî voleû bîn mâgni m’cou-d’-tchåsses avou on sèyê di mayonêse !

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