Prologue
La clôture est une délimitation claire de la propriété, en plus d’être devenue plus qu’une simple série de piquet ou un mur en briques défraîchies.
Il existe de nombreux matériaux à utiliser, et comme vous pouvez vous en douter, le choix dans ce cas-ci à été le bois.
La clôture est un des seuls éléments non-amovible qui n’est généralement pas soumis au permis d’urbanisme. Attention toutefois à vous renseigner avant de poser des séparations de type gabions, clôtures en rouleaux,…
La réalisation de ce travail m’a été confié par le concepteur de cette étagère décorative, en vue de la pose dans le jardin de sa marraine.
Conception
C’est sur base d’un dessin que j’ai reçu les dimensions du terrain. J’ai tout de même vérifié celles-ci sur chantier.
L’idée de la clôture était surtout de fermer l’espace du jardin pour éviter le vol de la tondeuse automatique récemment achetée par la propriétaire des lieux : J’ai donc utilisé des fuseaux d’environ 80 millimètres avec des espaces de 110 à 120 millimètres.
Les poteaux, d’une section carrée de 90 millimètres, sortiront de 1 mètre du sol. Les fuseaux de 750 millimètres de longueur sont chanfreinés sur les arrêtes, et sont en retrait de 250 millimètres par rapport à la pointe du poteau.
Choix de l’essence et des bois
J’ai opté pour du méranti, une essence de bois exotique relativement bon marché, plutôt stable et facile à usiner.
Je suis un fervent client du négociant BigMat Poleur-Kinet à Ampsin, mais ceux-ci ne pouvaient me fournir de stock d’autres essences que les sapins rouges et blancs.
Comparaison faite, j’ai acheté une série de voliges de 4/4 et 8/4 de longueurs et largeurs variables à la scierie Petré, à Vinalmont. J’ai bien veillé à prendre des bois de qualité, bien droits.
La menuiserie, plus précisément le débit des grumes de bois en scierie, est un des rares domaines utilisant des unités de mesures impériales et non métriques.
En soit, une pièce de 3/4 est épaisse d’environ 20 millimètres;
Une pièce de 4/4 est épaisse d’environ 26 millimètres;
Une pièce de 6/4 est épaisse d’environ 40 millimètres…Ces mesures sont généralement approximatives, plus souvent dépassées que justes : Le cèdre utilisé pour mon humidor à été fourni en voliges de 4/4 de 30 millimètres d’épaisseur.
Débit des bois
Il convient généralement de respecter un temps de séchage du bois, peu importe l’essence utilisée, pour ne travailler que du bois sec (d’une humidité relative d’environ 15%).
Ce laps de temps de séchage dépendra très fort de l’essence de bois, ce qui peut aller de quelques jours dans ce cas-ci à plusieurs mois pour un sapin d’épaisseur importante.
Après avoir marqué les pièces de bois à la craie grasse pour y disposer les éléments de mes clôtures et barrières, j’ai réalisé mes coupes à longueur avant d’entreposer les bois dans un coin de l’atelier pendant quelques jours.
Corroyage et usinage des pièces
Les bois séchés, j’ai déligné mes pièces en vue de les raboter, le tout en fonction des dispositions prises et en regard de mon bordereau de débit.
Différentes pièces comme les fuseaux et les poteaux possèdent des chanfreins, ainsi qu’un usinage des tenons des traverses.
Le meranti étant un groupe d’espèce plutôt qu’une essence, j’ai trié mes pièces pour que les deux clôtures ne présente qu’un ton chacune et non un mélange de méranti orangé ou pourpre.
Le méranti est, sur le marché européen du bois, la dénomination commerciale de toute les espèces botaniques Shorea, ce qui reprends 13 espèces selon l’ouvrage Malayan Grading Rules (édition 1984).
J’en ai également profité pour encoller mes poteaux afin d’obtenir la section utile carrée de 90 millimètres. Pour un ajustement aisé, j’ai percé et rapporté deux tourillons en bois sur les faces à encoller.
Mortaisage des poteaux
Pour un assemblage solide des traverses (qui supportent leur propre poids ainsi que celui des fuseaux) j’ai mortaisé les poteaux de 2/3 de leur section, pour y enfoncer un tenon de 58 à 59 millimètres de longueur. Il convient de garder un à deux millimètre de jeu pour l’excédent de colle.
Le tout sera collé à la colle polyuréthane, préférable pour le collage de bois exotiques ou d’essences à faible capillarité. Un pressage d’une demi-journée à l’aide de mousse et d’une sangle à racagnac est conseillé lors de la prise de la colle.
Assemblage des fuseaux
J’ai simplement rapporté, à espacements égaux relatifs à la longueur totale de la traverse, les fuseaux.
Pour se faire, j’ai utilisé deux déchets de bois coupés à la dimension de l’espacement, utilisé comme cale. Enfin, ils sont bien sûr encollés à la colle polyuréthane, puis cloués avec des clous en inox de 40 millimètres.
Assemblage de l’ouvrant
La technique d’assemblage de l’ouvrant est à peu près identique à celle se rapportant aux fuseaux de parties dormantes de clôture, à la différence que celui-ci comporte des fuseaux aux extrémités et non des espaces. Cela permet la fixation de charnières.
Pose
La pose s’effectuera en coulant les pieds préalablement enduits de Carbonil dans du béton à prise rapide. Il faudra veiller à lisser celui-ci et lui appliquer une légère pente, propice à l’écoulement des eaux dans la pelouse.
On peut éventuellement réaliser un petit joint de silicone (à réaliser chaque année) autour des poteaux, ce qui évitera l’infiltration d’eau entre le béton et le bois.
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